samedi 20 juin 2009

Arrêt endeuillé

Le grincement s’intensifie,
La vitesse s’évanouit,
Les portes se déplient.

Son pas s’alourdit,
Et gravit les marches sardoniques,
Défi épanoui à sa volonté affaiblie.

Âme lacérée, courage déchiré,
Passé effacé, futur arraché,
Elle glisse sur le faux parquet,
Sa robe lambrissée, écartelée et rapiécée,
De son pas grossier,
En direction de cette place,
Près de la fenêtre,
Où l’attend son angoisse.
Elle s’assied, prête. Ou presque.

Le bus s’ébroue, ronfle et démarre,
En direction de ce cauchemar
Quotidien devenu phare,
D’une vie sans autre espoir.
Son regard se porte au travers de la vitre,
Transperce les reflets brumeux des sinistres
Mouvements de cette ville aux aurores sardoniques.
Ces visages filent, défilent,
Passent, s’effacent,
Dessinent des paysages oniriques,
Qui, jamais, ne suffisent à extraire,
L’horreur de son cantique,
Car, déjà, la douleur l’enserre.

Le grincement s’intensifie,
La vitesse s’évanouit,
Les portes se déplient.

A contrecœur, elle lève les yeux
Ses larmes traversent les pans brumeux,
Chevauchent les promeneurs,
Et se fixent sur sa peur :
Ce bouquet de chrysanthèmes,
Apposé contre ce poteau d’ébène,
Seul vestige de la mort de son cœur,
De son âme et de son bonheur.
Autel de la naissance de sa rancœur,
De ses incurables peurs,
Et de sa sadique et dévastatrice douleur.

Elle ferme les yeux, la peine enserre son être.
Les larmes inscrivent sa peine à la craie.
Le bus s’ébroue, ronfle et démarre,
Le dos de sa main ramasse ses larmes
L’explosion de sa peine se calme,
Remplacée par ses affres.
Demain, elle remontra dans ce même bus,
A cette même heure, pour cette même souffrance.

Sa seule raison de vivre.

mardi 9 juin 2009

« Ecrire : un rêve, une utopie.


Enivrant, déchirant.


L'osmose des extrêmes. »